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Chroniques de la Mémoire
des Hautes-Pyrénées

N° 97-98-99

Groupe Corps Franc Pommiès

col. Claude Larronde

Libération de Tarbes :

65e anniversaire


Vendredi 18 août 1944. Un peu avant midi, l’arsenaliste Auguste Lamousse, alias Valentin, rencontre un camarade de combat et lui confie « Ça y est, on va libérer Tarbes ». Il faut dire que, depuis huit jours, l’ambiance est trouble, confuse, violente dans le département. De l’essence, des voitures, des camions disparaissent brusquement ; des cambriolages, des vols de vélos et de pommes de terre, aussi. Des bombes explosent çà et là, des enlèvements et des exécutions sommaires sont opérés sur des collaborateurs et miliciens. La tension est palpable. Les raids de la Milice, de la Gestapo et de la Wehrmacht se multiplient. La libération de la Ville va se jouer sur quatre points principaux : la gare, l’Arsenal, l’hôtel « Moderne », siège de la Kommandantur et la caserne Larrey. À l’angle du boulevard Bertrand-Barère, le pneu avant d’une « Juvaquatre » éclate et résonne comme un coup de feu. Ce claquement est perçu comme une attaque par des soldats et des cheminots allemands qui jaillissent de l’hôtel « Excelsior », tout proche, et ripostent. Les huit occupants de la « Juvaquatre » et d’un camion suiveur, résistants du groupe Pierre (Philippe Gachies), les neutralisent et les désarment. Il est 15 heures. Une fusillade s’entend, alors, du côté de la gare. Le groupe Fer contrôle le chemin de la Petite Vitesse qui mène au quai d’embarquement et la sortie de la Ruche, dépôt de vivres tenu par 60 soldats ennemis.

Libération de Tarbes : 

65e anniversaire


Vendredi 18 août 1944. Avec l’aide de quelques Espagnols et des corps francs des groupes Pierre, Gaston Murray, le gymnaste de La Bigourdane, Valentin et Léon Vergez, chef des Mouvements Unis de la Résistance à Vic-en-Bigorre, les résistants s’apprêtent à investir la Ruche. Il est 17 heures. Deux camions de douaniers allemands débouchent dans la rue de la Petite Vitesse. Le fusil-mitrailleur des patriotes couche une douzaine de ces hommes mais les autres réussissent à pénétrer. Les Allemands incendient le stock des approvisionnements. On tire toute la nuit sans pouvoir forcer l’entrée. Le lendemain matin, 60 cheminots et 10 militaires allemands se rendent aux Français. Trois blessés : un Espagnol, Arguinart, Malou (Fer) et deux tués : Jean Pellet (Pierre), Robert Destarac (volontaire des PTT) composent le tragique bilan de cet affrontement. À l’A.T.S, l’après-midi, les arsenalistes du groupe Pierre venus de leur PC, à l’École de la Providence, les résistants du Corps Franc Pommiès et du groupe Murray neutralisent le directeur, les techniciens et les soldats allemands de garde, avec le concours du lieutenant Garnault, ingénieur, membre du groupe Foch. Craignant un assaut imminent des « terroristes », les locataires allemands du Moderne se réfugient au quartier Larrey, pendant la nuit. Dans leur précipitation, ils abandonnent armes et munitions pour le plus grand profit des patriotes Bigourdans.

Groupe Murray

col. Claude Larronde

Groupe Valentin

col. Claude Larronde

Libération de Tarbes : 

65e anniversaire


Samedi 19 août 1944. Le Comité Départemental de Libération des Hautes-Pyrénées, présidé par Pierre Cohou, examine les moyens d’enrayer l’action des forces allemandes toujours présentes au quartier Larrey. La Résistance ne peut tenter une action directe faute d’armement lourd et l’on fait appel au Corps Franc Pommiès. Pour entretenir le sentiment d’insécurité chez l’ennemi, on tiraille sporadiquement autour du quartier. Vers 15 heures, la colonne allemande décampe précédée par des automitrailleuses et se dirige vers Laloubère. Là, elle bifurque vers la route de Toulouse, par la commune de Soues. Le C.F.P veille sur toutes les sorties de Tarbes. En haut de la côte de Piétat, 25 de ses hommes manquent de peu la prise de l’officier S.S. Hauptschaführer Peter Blindauer, chef de la Gestapo Tarbaise. Il sera capturé dans la région de Nîmes et fusillé. Le général Mayr, commandant des troupes allemandes locales, et son État-Major sont capturés dans un chemin sans issue, à Peyraube. Les opposants et collaborateurs notoires sont arrêtés. Le C.D.L prend le contrôle de tous les services de l’État. Occupée depuis novembre 1942, Tarbes peut respirer, enfin libre. Il est 18 heures.